Actualités de la ferme pédagogique La Chèvre Rit

Vendredi 12 août

Échange avec une cliente samedi dernier en boutique :
 
 
Une dame d'une soixantaine d'année, plutôt aisément vêtue, entre dans la boutique, regarde dans la vitrine et me dit en voyant les 2 derniers fromages :
- Il n'y a plus que ça !
Pour ma part j'étais contente d'avoir encore du fromage, un samedi soir (après le marché de Granville) en vu de la période.
- Oui, avec la sécheresse [....] il n'y a plus beaucoup de fromage.
- Parce que ça à une influence directement sur les chèvres ?
- Pas que sur les chèvres, beaucoup de production sont touchées, les autres producteurs de lait, les légumes...
- Les légumes aussi ?
La dame avait l'air surprise que les légumes aussi aient besoin d'eau pour pousser ...
- En même temps, cela fait des années que l'on nous prévient du changement climatique, maintenant, on le vit. Ceci dit, on n'a pas fait grand chose pour l'éviter.
- Est ce que l'on pouvait vraiment faire quelque chose. Le ton en disait long sur l'importance qu'elle portait au sujet !
Fin de la conversation. La personne en face de moi, s'en fiche royalement, ne comprend rien au problème (n'a d’ailleurs pas l'air d'en voir vraiment un) et visiblement n'a pas grande attention de changer quelque chose dans son mode de vie.
 
 
Nous avons l'impression de passer pour des rabats joie, des oiseaux de mauvaise augure, en plus d'être déprimé nous même.
Que doit on faire ?
Fermer les yeux et aller comme certains de nos collègues acheter du lait chez un pseudo bio qui a des centaines de chèvres afin que notre vitrine reste toujours fourni et ne plus avoir à supporter ces échanges désespérant ?
Doit on continuer à faire comme si de rien était.
 
Je vous propose un article de Article d'Emma Haziza, qui explique comment nous créons ces sécheresses à cause de la destruction des zones humides et des arbres.
 

"Entre 1960 et 1990, ce sont 50 %, et par endroits 80 % de mares et de zones humides qui ont été détruites en France. Les zones humides constituent pourtant des réservoirs qui permettent de renouveler la pluie et la rosée. La terre ne transpire plus parce qu’elle n’a plus assez d’eau dans les premières couches de sol.

Cet assèchement s’est beaucoup fait dans les Landes notamment. On avait peur des maladies, on pensait qu’il était plus sain d’assécher, et puis l’on eut besoin d’agrandir les zones agricoles, d’artificialiser les sols… On n’avait pas conscience des petits cycles de l’eau. L’eau, ce n’est pas un grand cycle comme on l’apprend à l’école."

 
Mais aussi à cause de l'agriculture intensive qui détruit les sols.
 
"Il faut comprendre que ce n’est pas le changement climatique qui crée la sécheresse ; même s’il vient l’accentuer par les augmentations de température. La vulnérabilité de nos sols et leur difficulté à retenir l’eau sont principalement liées à la manière dont on les a maltraités depuis des années. Avec le labour, avec les produits chimiques, nous avons détruit les micro-organismes dans les sols, or ceux-ci ont besoin de vie pour capter le carbone et pour retenir l’eau."
"S’il y a un changement climatique à l’échelle globale, il y a aussi des changements climatiques générés par les humains à petite échelle. L’activité agricole est partie prenante de ces phénomènes."

"La seule solution, c’est de laisser pénétrer l’eau dans les sols. Et non pas de la prélever, comme certains veulent le faire [c’est l’objet des mégabassines, de gigantesques installations agricoles pour prélever de l’eau dans les nappes phréatiques – ndlr]. Plus on va remplir nos réservoirs naturels, plus on va protéger et soutenir nos rivières, plus on va soutenir le vivant. C’est un cercle vertueux."

 

Même si nous avons malhereusement l'impression qu'il est trop tard, il ne nous reste pas grand chose à faire qu'à continuer et redoubler nos efforts :

- Luttons contre l'urbanisation, les projets de routes de ZAC ... (mais offrons des solutions de logement en limitant des RB'nB et résidences secondaires.

- Mangeons bio pour une meilleure préservation des sols.

- Plantons des arbres PARTOUT.

- Et surment pleins d'autres choses que vous faites déjà !

 

Sinon côté panier, trop chaud, les poules de Marie France font grêve, il n'y aura pas d'oeufs. Nous proposons nos oeufs par 6 et en quantité très limité. Le jour du Pain est en vacances. De notre côté, il n'y a plus de demi sec ni de sec. Pour les autres produits, vous pouvez commander par ici.

Bon week end à tous et vous pouvez nous aider à faire pleuvoir : prière ? Danse de la pluie ? Soirée Karaoké ?

Manon

 

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