Actualités de la ferme pédagogique La Chèvre Rit

Vendredi 12 avril

Bonjour,
 
Il fait soleil. Je suis en train de faire une clôture, en écoutant un concert d'oiseaux, des insectes volent de pissenlit en pissenlit... Les enfants sont rentrés de l'école à vélo, ils jouent à cache-cache dans l'herbe haute. Elle n'est pas belle la vie ?
 
Et bien non ! Pas facile, et surtout pas envie, de garder des œillères lorsque le monde autour de nous part en lambeaux. Un petit trajet en voiture pour aller au marché, la radio me ramène sur terre "On est revenu sur les mesures environnementales qui ne prenaient pas assez en compte le volet social et économique." pour Anne Sander à la Terre au Carré. Puis le flash info : Gaza, Ukraine, ado tabassé à mort à côté de son collège... Avant d'arriver au marché Fabrice Drouelle nous rappel le mépris de notre société pour les femmes. Oh la claque ! Je coupe la radio et retrouve avec plaisir mes collèges paysans et mes clients.
 
Alors on me reprochera de faire de la politique et que ce n'est pas mon rôle ici. Mais si la Chèvre Rit existe. Si elle est ouverte à tous. Si elle est aujourd'hui un lieu où tout le monde peut venir gouter à un petit coin de campagne préservé. Si des milliers d'enfants viennent chaque année y découvrir le vivant. Si nous y pratiquons une agriculture respectueuse afin d'offrir des aliments de qualité, c'est parce que nous sommes engagé dans une volonté de faire bouger les choses. Et un engagement seul dans son coin, sur un petit îlot de 20 hectares qui se transforme d'année en année en petit paradis, n'a aucun sens si autour le monde s'écroule. Une cliente me disait : "Nos enfants n'ont pas d'avenir, offrons leur un présent". C'est dure, très dure, mais j'ai souvent beaucoup de mal à penser autrement.
Alors je suis contente de les voir courir dans les champs en essayant de se cacher derrière les touffes d'herbe. Ce sont des privilèges.
 
Mais je suis en colère lorsque sous la grogne des agriculteurs, le gouvernement choisi de sacrifier notre santé en assouplissant les règles environnementales, en autorisant le retournement des jachères, l'utilisation des pesticides et en muselant l'OFB (Office National de la Biodiversité). Encore et encore, les décisions politiques encouragent une agriculture intensive qui méprise les rapports du GIEC et l'environnement.
 
Mais pourquoi ne lutte-on pas (plus) ? Pourquoi n'essayons nous pas envie de changer ce monde ? S'accrocher dans les arbres contre les grands projets inutiles ? Manifester contre le Génocide à Gaza ? S'investir dans une association environnementale ? Signer contre la destruction de la forêt Amazonienne ? Répondre à l'enquête publique contre la ferme des 3000 bovins ? ...
Peut être parque qu'il y a trop de sujets contre lesquels nous devrions nous révolter et nous mobiliser.
 
Mais encore faut-il, pour cela, savoir s'informer, se faire une opinion, être en capacité de s'engager. Être des citoyens averties.
Là aussi notre gouvernement a une solution : continuer à détériorer l'enseignement public. Classer les élèves selon leurs niveaux. Diminuer les chances de progression pour ceux qui sont moins doués et parallèlement former des élites (qui plus tard pourront diriger un troupeau de "moutons"). 
Parallèlement on diminue les moyens alloués. Au lieu de cultiver la solidarité et l'entraide, on met en place la compétition entre les élèves et on favorise la discrimination "T'es dans la classe des nuls". L'école n'est il pas le premier endroit où l'on va apprendre le respect de tous, l'entraide, la tolérance envers les personnes différentes, l'égalité entre les hommes et les femmes, et où l'on aborde le respect de l'environnement.
 
Alors restons tous mobiliser pour sauver ce qu'il reste d'avenir à nos enfants (ça marche aussi pour les petits enfants !!!)
 
A nos agendas !
- Lundi 15 avril : L'association France Palestine Solidarité propose un ciné débat  (voir affiche)
- Jeudi 18 avril - 20h30 : Dans le cadre d'un ciné-débat au Sélect, nous vous proposons la projection du film  "Les Roues de l'Avenir" qui sera suivie d'un débat : quelle place pour tous les types de déplacement à vélo dans la société d’aujourd’hui & celle de demain ?  
- Jeudi 18 avril : opération collège mort à Granville. A l'initiative des parents d’élèves mobilisation contre la réforme, il est invité à ne pas mettre les enfants au collège.
Côté panier, les poules de Marie France doivent également revendiquer quelque chose, il n'y aura pas d’œufs ! Côté légumes, c'est plutôt la météo qui à eu raison sur la volonté des maraichers : il n'y aura pas de paniers de légumes. Désolée. Pour commander c'est par ici.

Bon week-end ensoleillé

Manon

 

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